L’Auto Franco-Russe est une lettre
économique consacrée au développement du business automobile français et
international en Russie, diffusée sur papier
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www.autofrancorusse.fr. L’Auto Franco-Russe est
publié par
l’Agence du Fil SARL, qui édite des
publications consacrées au commerce franco-russe.
une revue des
actualités des équipementiers auto de la région, avec le
magazine Autobusiness
L'EVENEMENT
LES
INDUSTRIELS LOCAUX DANS LA TEMPETE
Depuis la rentrée, les événements
se succèdent dans l’univers de l’auto. Les positions acquises par les
industriels locaux sont violemment bousculées par la crise.
La holding Russkye Mashini de l’homme d’affaires local Oleg Deripaska
s’est séparée de sa participation dans le capital de l’équipementier
canadien Magna International. La holding est aussi le propriétaire du
constructeur auto GAZ, un des leaders du marché, avec une production
annuelle de plus de 270 000 voitures, camions et bus, et un chiffre
d’affaires supérieur à 4 milliards de dollars. La participation de 25%
chez Magna a été acquise pour environ 1,5 milliard de dollars en 2007, à
crédit. Les actions de Magna servaient de caution pour la banque BNP
Paribas qui a financé l’opération. Mais début octobre, la forte
dépréciation des titres a obligé la banque à demander le remboursement
anticipé du crédit, prévu par le contrat. Russkie Mashini a préféré ne
pas poursuivre.
Quelques jours plus tard, Magna International annonçait avoir stoppé son
projet d’usine de composants à Shushari près de St Petersbourg. Le site
devait produire des pièces de carrosserie, des pare-chocs et des sièges.
Autre victime de la crise, la fusion programmée entre deux pneumaticiens
locaux, Sibur Russian Tyres et Amtel Vredestein, n’aura pas lieu. Dans
le cadre de cet accord, la holding Sibur de la galaxie Gazprom -
Gazprombank, devait acquérir, par un jeu complexe de prises de
participation, le très endetté Amtel et le fusionner avec son entité
responsable des pneumatiques, Sibur RT. L’ensemble devait revendiquer
jusqu’à un tiers du marché des pneumatiques, avec un chiffre d’affaires
proche de 2 milliards de dollars. Le projet prévoyait une augmentation
initiale du capital d’Amtel de l’ordre de 150 millions de dollars, pour
éponger les dettes à court terme et pouvoir payer les matières
premières, l’endettement total de l’entreprise dépassant les 800
millions de dollars. Pas de chance, les banques engagées dans
l’opération se sont désistées, l’émission d’Amtel n’a pas pu se réaliser
et le projet a avorté. Peu de temps après, les usines d’Amtel devaient
s’arrêter, faute de liquidités pour l’achat des matières premières.
C’était leur troisième arrêt depuis le début 2008, et le redémarrage
n’est pas en vue.
La holding Sibur, la maison-mère de Sibur RT a aussi souffert. Elle
était en train de se faire racheter par son équipe dirigeante, qui
devait apporter les titres en caution pour le crédit bancaire. Mais les
titres se dépréciant, finalement les banques n’ont pas pu suivre.
Sur ce fond d’inquiétude, presque tous les constructeurs locaux
affrontent des problèmes avec leurs fournisseurs, surtout pour l’acier.
Face à l’accumulation des impayés, ceux-ci ont décidé d’interrompre les
livraisons sur les chaines d’assemblage de GAZ, et d’autres arrêts ne
sont pas exclus.
Cette hécatombe témoigne d’une certaine fragilité financière des
industriels russes : pendant des années, ils ont mené un train de vie
large et ont accumulé des acquisitions, surfant sur une demande toujours
croissante. L’endettement provoqué est devenu un handicap. Aujourd’hui
ils cherchent des soutiens auprès de l’Etat - qui promet de se montrer
compréhensif et ne cache pas son espoir d’en profiter pour
renationaliser quelques grandes entreprises. Mais l’argent publique est
très demandé en ce moment, et l’affaire ne va pas se faire en deux
jours.
Pendant ce temps, les industriels occidentaux présents en Russie
semblent maintenir leurs objectifs. Il est vrai que la demande pour leur production
est telle que la croissance, même diminuée, reste encore positive sur ce
segment – tandis que les ventes des marques locales sont quasiment à
l’arrêt. La tempête actuelle risque d’accélérer le retrait du marché des
modèles anciens de conception locale, au profit des marques
occidentales.
Malgré la crise
financière, l’entreprise publique Rosstechnologii a l’intention de
former l’année prochaine une holding dédiée aux composants auto, avec un
périmètre allant jusqu’à 3 milliards de dollars. Elle comptera l’usine
Avtovaz et les usines d’assemblage des marques occidentales en Russie,
parmi ses clients. Le futur Technoparc de Togliatti sera l’une des
composantes clé de la holding. Ce retour à une production centralisée
par l’Etat, devrait pallier au manque de composants sur le marché.
Rosstechnologii prévoit de former
avant la fin 2008, une holding spécialisée dans les composants auto,
avec une assise entre 2,5 et 3 milliards de dollars. Elle sera formée
sur la base de l’OAO « Obiedinennie avtomobilnie technologii » (OAT),
qui appartient à la banque d’investissement Troïka Dialog. Cette
dernière est aussi actionnaire d’Avtovaz. La liste des actifs qui feront
partie de l’OAT sera décidée par son conseil d’administration et celui
d’Avtovaz vers mi-décembre.
La holding recevra les usines de composants aujourd’hui réunies au sein
d’Oboronprom, sous contrôle de Rosstechnologii. Elle accueillera les
usines de composants d’Avtovaz et probablement celles de Kamaz. Elle
pourra acquérir certains actifs sur le marché, et créera d’autres
productions greenfield sur la base du Technoparc de Togliatti destiné
aux composants.
Les actifs d’Oboronprom ne seront pas achetés mais pris en
location-gérance. Avtovaz de son côté pourra transférer à l’OAT sept
productions pour un total supérieur à un milliard de dollars, dont la
fonderie, les matrices, les presses, ainsi que l’ingénierie des
composants qui aujourd’hui est confiée au Centre de recherche d’Avtovaz.
Vladimir Avetissian, directeur général de l’OAT propose aux actionnaires
d’Avtovaz (Rosstechnologii, Renault et Troïka Dialog) de devenir
actionnaires de l’OAT en échange des actifs transférés. De cette
manière, l’OAT accueillera parmi ses actionnaires Renault et aussi les
minoritaires d’Avtovaz. Selon des sources proches de la direction de l’OAT,
cette proposition trouve un bon accueil auprès des intéressés, y compris
chez l’industriel français.
La liste des actifs à acquérir, n’est pas encore arrêtée. Selon Vladimir
Avetissian, l’OAT est en discussion « pas seulement avec le groupe SOK
(voir encadré) mais aussi avec des producteurs indépendants comme l’OAO
BalakovoRezinoTechnika. Ce dernier fabrique différents caoutchoucs pour
l’industrie automobile et compte Avtovaz, Gaz, Kamaz, Ouaz parmi ses
clients. M. Avetissian ne dévoile pas la liste complète des entreprises
concernées par la négociation. Kamaz pourrait aussi devenir actionnaire,
à condition d’apporter ses productions de composants dans la holding.
L’OAT doit devenir actionnaire du futur Technoparc des composants qui
sera créé à Togliatti « avec un soutien actif de la Région de Samara et
des investisseurs étrangers », selon des sources chez Rosstechnologii.
L’OAT compte sur les équipementiers étrangers pour créer à Togliatti des
productions destinées non seulement à Avtovaz mais aussi aux usines
d’assemblage des constructeurs occidentaux en Russie. Rosstechnologii et
l’OAT promettent à ce projet le soutien des administrations, comptant
ici sur Vladimir Artiakov, gouverneur de la région de Samara qui est
aussi un ancien de Rosstechnologii. L’OAT et Rosstechnologii ont déjà un
accord avec la Région pour des terrains destinés au Technopark, situés
près du Centre de recherche d’Avtovaz, ainsi que quelques terrains dans
le district de Stavropol, dans la même région. Il s’agit des terrains
non-viabilisés, et la Région se dit prête à prendre les infrastructures
à sa charge.
Le projet de Technoparc est co-piloté par Vladimir Kapoustin,
responsable de l’industrie au sein du gouvernement régional et ancien d’Avtovaz,
par Maxim Nagaïtzev, vice-président d’Avtovaz pour le développement, et
par Alexandre Vinogradov, chef du projet. La présence de M. Nagaïtzev au
bérceau du projet, indique que l’usine Avtovaz et Rosstechnologii y
attachent une importance croissante. Victor Baunov qui chapeautait le
projet auparavant, malgré son titre de vice-président d’Avtovaz, n’avait
pas suffisamment d’influence sur les décisions dans l’entreprise. Au
sein de l’OAT, le projet de Technoparc sera chapeauté à Moscou par Dr.
Frank Detlef Wende, qui sera chargé des négociations avec les
équipementiers occidentaux, et par Vassili Nikonov, adjoint de Vladimir
Avetissian en charge de la production, à Togliatti.
Ces projets sont-ils réels ?
Pourtant, nul ne sait aujourd’hui quelle sera la part
du vrai dans le soutien promis. Selon une source chez Avtovaz, « pour
l’instant le Technopark, ce n’est que des beaux discours. Mais personne
ne s’occupe de régler les problèmes juridiques, notamment ceux
concernant la propriété des terrains destinés à ce projet ». Dans cette
incertitude, la construction d’une usine de pneumatiques par Pirelli est
restée en suspens. La manufacturier a formé une JV avec Rosstechnologii,
avec l’objectif de produire plus de 4 millions de pneus par an. Selon
les sources sur le marché des pneumatiques, Pirelli serait prêt à rompre
son partenariat avec Rosstechnologii. On note que selon les dernières
déclarations de l’OAT, le projet avec Pirelli « ne rentrera pas dans le
périmètre de la holding dans l’immédiat, et sera traité de manière
isolée ». Toujours selon des sources, Pirelli s’était intéressé au
rachat d’Amtel-Vredestein courant septembre. Le manufacturier russo-hollandais
se trouve dans un état proche de la liquidation judiciaire. Mais vers
fin octobre, Pirelli aurait renoncé à ce projet. Chez Amtel-Vredestein,
on répond que l’entreprise « est en train de discuter des possibilités
de partenariat avec plusieurs manufacturiers occidentaux dont Pirelli ».
De plus, le degré d’implication de la Région de Samara dans les
infrastructures du Technoparc n’est pas encore clairement établi.
Avtovaz, l’un des principaux contribuables de la région, affronte une
crise des ventes, avec des stocks d’invendus équivalents à deux mois.
Aucune banque n’a promis de financement au projet de Technoparc, selon
des sources proches d’Avtovaz. Troïka Dialog a annoncé auparavant la
possibilité d’attirer jusqu’à un milliard de dollars dans le projet de
formation du Technoparc. Mais aujourd’hui personne dans cette entreprise
ne peut répondre à la question de la faisabilité du projet dans les
conditions de la crise actuelle. M. Avetissian et Troïka Dialog se
limitent à des commentaires d’ordre général, indiquant que « il s’agit
de projets d’investissement à long terme, auxquels il ne faut pas
renoncer même dans des conditions actuelles ».
l
Qui est Rosstechnologii ?
La holding d’Etat «
Rosstechnologii » a été fondée en 2007 sur la base de l’entreprise
publique Rossoboronexport chargée des ventes d’armes à l’extérieur de la
Russie. Les activités de Rosstechnologii sont encadrées par une loi
fédérale ad hoc, et ses résultats financiers restent confidentiels.
Aujourd’hui Rosstechnologii est en train de collecter les titres de plus
de 450 entreprises des différents secteurs, dont l’industrie
électronique, l’industrie chimique et celle de la défense. Certaines
entreprises voient leurs titres transférés vers Rosstekhnologii par des
décrets spéciaux de la présidence. C’est le cas de la holding
aéronautique « Vertoleti Rossii », du transporteur aérien AirUnion, du
complexe minier GOK Erdenet, de la holding sidérurgique Russpetzstal…
Dans le secteur automobile, Rosstechnologii devient propriétaire d’Avtovaz,
qui possède 25% de l’entreprise Asia-Avto au Kazakhstan, et est en
négociation pour acquérir l’usine IzhAvto située en Oudmourtie. Le
chiffre d’affaires d’Atovaz est de 7,2 milliards de dollars en 2007,
avec un bénéfice net de 140 millions de dollars. Les ventes annoncées
sont proches de 770 000 voitures.
De plus, Rosstechnologii contrôle la holding Oboronprom, propriétaire de
plusieurs équipementiers fournisseurs d’Avtovaz :
- DAAZ à Dimitrovgrad dans la région d’Oulianovsk, fabrique des systèmes
d’injection, des neymann, et des non-ferreux.
- SAAZ à Skopino dans la région de Riazan, fabrique des éléments de
suspension.
- SMZ à Serdobsk dans la région de Penza, fabrique des composants pour
les moteurs et les tractions.
Rosstechnologii espère aussi accueillir dans son périmètre plusieurs
usines de composants aujourd’hui dans le groupe SOK (cf encadré),
notamment Vazinterservice, Schetmash, Osvar, Motor-Super. Ainsi que
Rossavtoplast (direction, suspension, plastiques), Avtosvet (éclairage),
Belzan (fixations). Selon les estimations propres de Rosstechnologii,
l’entreprise d’Etat pourrait à terme occuper jusqu’à 40% du marché des
composants auto, estimé à 4,5 milliards de dollars.
Dernièrement, Rosstechnologii a proposé au gouvernement de la
Biélorussie de fonder une société commune : il peut s’agir de la co-exploitation
de l’usine des camions à MAZ à Minsk.
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Qui sont les gens de Rosstechnologii ?
- Dr. Frank Detlef Wende :
avant de rejoindre l’OAT au poste de directeur général adjoint, il
occupait le fauteil du PDG de la holding OOO Avtokomponenty (sept usines
et 25 000 salariés), propriété de l’entreprise d’Etat Oboronprom qui
réunit en principe les actifs industriels opérant dans l’intérêt du
secteur militaire, et pas seulement ceux-là. Les usines de composants
DAAZ, SMZ et SAAZ en faisaient partie aussi.
- Vladimir Artiakov : gouverneur de la région de Samara,
ex-directeur général adjoint de l’entreprise d’Etat Rossoboronexport
chargée des exportations d’armes. Il a travaillé es-quaité sous les
ordres de Sergueï Chemezov, DG de Rossoboronexport. Vladimir Artiakov
présidait le Conseil d’administration d’Avtovaz depuis 2006, il est
notamment l’artisan du rapprochement avec Renault. Par la suite, M.
Chemezov lui a pris le fauteuil du président du Conseil d’administration
du constructeur auto, et Vladimir Artiakov a été nommé gouverneur de la
région.
- Vladimir Kapustine : responsable du secteur industriel de la
région de Samara (il porte le titre de « Ministre du gouvernement
régional », bien que la région n’ait aucune indépendance en la matière).
Un ancien d’Avtovaz, où il a atterri en 2005, avec la prise de contrôle
de l’usine par l’entreprise d’Etat Rossoboronexport. Auparavant il était
directeur du département de l’industrie chez Rossprom, l’Agence fédérale
pour l’industrie, dirigée alors par Boris Aleshin – qui est devenu
aujourd’hui président d’Avtovaz. Vladimir Kapustine n’a pas
d’attribution fixe chez Avtovaz. Il a d’abord piloté le développement
d’une nouvelle gamme de voitures. Ensuite il a dirigé la négociation
avec Daimler Chrysler, notamment sur l’achat de l’usine Tritec située au
Brésil. Les projets n’ont pas abouti. Depuis, Vladimir Kapustine
participe au projet de restructuration de l’outil industriel chez
Avtovaz, et à la création du Technoparc. Les deux projets restent au
point mort.
- Maxim Nagaïtzev : vice-président d’Avtovaz en charge du
développement, auparavant chercheur et enseignant de la filière «
Véhicules » à MGTU, une grande école à Moscou. Depuis son arrivée dans
l’usine en 2005, il a participé aux négociations avec le canadien Magna
sur le développement d’un nouveau modèle classe C, et ensuite aux
négociations avec Renault sur le développement d’une nouvelle gamme.
Selon des sources, le projet « C » présenté par Avtovaz lors des
derniers salons auto, est essentiellement l’œuvre de l’équipe de Maxim
Nagaïtzev, Magna n’ayant apporté qu’une contribution limitée. Selon les
déclarations d’Avtovaz, Renault aurait accepté sa demande de continuer
le développement d’un nouveau modèle sur la base du projet « C ».
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Qui est SOK ?
Originaire de Samara, le groupe
SOK est contrôlé par Iouri Kachmazov, un homme d’affaires local. Son
chiffre d’affaires est proche de trois milliards de dollars. Il comprend
plusieurs sites industriels dédiés à l’automobile et à Avtovaz en
particulier, dont les principaux sont IzhAvto (assemblage des anciens
modèles d’Avtovaz et des Kia), Vazinterservice (climatisation, disques
d’embrayage etc), Avtonormal (fixations), Motor-Super (pièces de
suspension, boites de vitesse, freins…), Schetmash (tableaux de bord),
l’usine Syzransky (carrosserie, sièges), Kinelagroplast (chauffage,
réservoirs, pièces d’intérieur), Osvar (éclairage), Sokia (distributeur
de la marque Kia)…
En dehors de l’automobile, le groupe a des activités dans la production
des câbles téléphoniques, des vitres et de la céramique, toujours dans
la région de Samara.
AVTOFRAMOS S'INTERESSE AUX CONCESSIONNAIRES D'AVTOVAZ
Depuis l’entrée de Renault dans le
capital d’Avtovaz à 25%, Avtoframos, la filiale locale du constructeur
français élabore de nouveaux projets. « Nous voudrions utiliser le
réseau des concessionnaires d’Avtovaz, bien développé dans les villes de
plus de 100 000 habitants », expliquait Jean-Michel Jalinier, directeur
général d’Avtoframos, pendant le salon automobile MIMS à Moscou en août
2008. Le réseau propre d’Avtoframos compte aujourd’hui 82
concessionnaires avec 115 points de vente. Constituée avec une
participation minoritaire de la mairie de Moscou qui a fourni le terrain
pour l’usine, l’entreprise franco-russe est en train de travailler sur
le projet d’agrandissement de son site, avec l’objectif de porter la
production à 160 000 unités fin 2009, pour rattraper la demande
croissante sur le marché. « Cette année nous avons fait +25%, mais le
marché a fait +32%, donc nous affichons un retard de 7% », notait
Jean-Michel Jalinier.
En parallèle, Avtoframos augmente le taux d’intégration des fournisseurs
locaux dans sa production. « Aujourd’hui le taux d’intégration est
supérieur à 40% quand on compte en pièces, mais il est à plus de 50%
dans le prix en roubles, qui comprend les salaires etc. Donc notre
véhicule doit aujourd’hui être considéré comme un modèle local, selon
les règles du commerce international », observe Jean-Michel Jalinier.
Sur le marché russe depuis quelques années déjà, le directeur d’Avtoframos
apprécie de travailler avec des cadres locaux, « des gens de talent »,
mais se plaint d’un turnover élevé et du dumping salarial sur son
marché.
LOGISTIQUE : LE CASSE-TETE DES FLUX CHEZ AVTOFRAMOS
Implanté à Moscou
intramuros, l’usine de Renault Avtoframos reçoit les flux
d’approvisionnement en provenance de Roumanie, de France et de Russie.
Et cherche à instaurer la culture logistique de qualité chez ses
fournisseurs locaux.
La filiale locale de Renault,
Avtoframos a accumulé une grande expérience dans l’organisation des flux
logistiques. Au départ, les Logan étaient assemblés à Moscou, à partir
des pièces provenant exclusivement de l’usine Dacia à Pitesti, en
Roumanie. Progressivement le constructeur a voulu augmenter la part des
fournisseurs locaux. Et pas seulement pour le plaisir de travailler avec
eux, comme l’expliquait Olivier Grisselin, directeur logistique d’Avtoframos
: « La fabrication en Russie est plus chère qu’en Roumanie car la main
d’œuvre est plus chère. La Russie n’est pas un pays low cost ! L’achat
des pièces en « ex works » est ici 5% plus cher que le prix des mêmes
pièces en Roumanie. Mais en même temps vous gagnez sur les frais
logistiques, sur les droits de douane qui s’élèvent à 2% pour les pièces
couvertes par le « décret 166 » et à 11% environ pour les pièces hors «
décret 166 » ».
Aujourd’hui les logisticiens d’Avtoframos gèrent les flux en provenance
à la fois de Roumanie, des entrepôts à Amiens et des différents
fournisseurs russes, de plus en plus nombreux. Les livraisons en
provenance de Pitesti parcourent une distance de 1850 kms. Elles sont
scindées entre la route et le rail. La route représente un volume de 70
camions par semaine, reparti entre 5 transporteurs. Ce moyen de
transports offre une grande flexibilité et un temps de transit assez
court bien qu’imprécis. « En moyenne le délai de livraison est de cinq
jours, mais ça peut être plus comme ça peut être moins », selon Antoine
Zeiger, chef de projet logistique chez Avtoframos. Ce circuit connaît
aussi quelques difficultés en novembre et en décembre, quand les «
tuyaux » sont encombrés par le transport des produits frais, destinés
aux fêtes de fin d’année, sans parler des intempéries en hiver.
Le rail à partir de Pitesti véhicule entre 44 et 88 conteneurs par
semaine, acheminés jusqu’à la gare Paveletskaya à Moscou, ensuite
transportés par la route sur les quelques kilomètres qui séparent la
gare de l’usine. Parmi les avantages de ce transport : une disponibilité
égale toute l’année, et des délais stables – mais un peu trop longs, du
point de vue d’Avtoframos.
Les livraisons à partir d’Amiens s’élèvent à sept camions par semaine.
Enfin les livraisons en provenance des fournisseurs russes, totalisent
près de 100 camions par semaine. Elles sont organisées par les
fournisseurs eux-mêmes. La distance moyenne de livraison est de 450 km.
Parmi les inconvénients les plus forts de cette logistique, le
non-respect des délais et la limitation de la hauteur intérieure dans le
camion à 2,6 m. Avtoframos espère voir cette limite passer à 2,9 m pour
une partie du parc, dans les années à venir.
L’organisation de cette logistique en provenance des fournisseurs
locaux, n’a pas été simple. « Chez les équipementiers russes, nous avons
en face de nous des managers jeunes, avec des diplômes universitaires,
ils parlent anglais ou français. Mais il est difficile de leur expliquer
que la qualité de haut niveau est impossible sans une logistique de haut
niveau ! », soupire l’un des responsables chez le constructeur.
Avtoframos s’est posé l’objectif d’atteindre un taux de 98% du respect
des engagements quantité et temps dans les circuits logistiques, vers
fin 2008.
Incontestablement l’industrie automobile
est l’une des plus durement touchée par la crise : l'Association des
constructeurs automobiles européens a annoncé une baisse des ventes de véhicules
neufs de 14,5% en octobre 2008 par rapport à octobre 2007, après -8,2% en
septembre et -15,6% en août. Depuis le 1er janvier 2008 le recul du marché
automobile européen s’élève à 5,5%. Le marché nord américain est encore plus
touché, avec une chute des ventes en octobre de 32% aux Etats-Unis.
Et en Russie, me demanderez-vous ? C’est aussi la crise : selon un grand
hebdomadaire français « les analystes estiment que le marché russe est
extrêmement vulnérable, notamment en raison de sa forte dépendance aux crédits
accordés aux acheteurs. La progression des ventes de voitures étrangères n'est
plus que de 22% en septembre 2008 contre 50% en septembre 2007 ».
En octobre, selon les statistiques du Comité automotive de l'Association of
European Businesses, les ventes des marques occidentales en Russie ont encore
augmenté de 9% par rapport au mois d'octobre 2007.
Le marché est donc bien en crise : ce n'est plus les +30% ou +40% habituels de
progression des ventes… Mais même en pleine tempête, le marché russe est encore
en croissance !
Les consommateurs russes pour leur part gardent le moral : selon une étude
Deloitte de novembre 2008 seulement 20% des Russes pensent que la crise
financière a un impact sur leur situation financière personnelle.
Pour les constructeurs et équipementiers occidentaux investis sur le marché
russe, il y a toutes les raisons de garder l'espoir.
General Motors vient d’inaugurer
sa nouvelle usine à Shushari près de St Petersbourg. Prévue pour
fabriquer 70 000 véhicules par an, elle emploiera 1700 personnes. Elle
produira dans un premier temps le Chevrolet Captiva et l’Opel Antara. «
La Russie devrait devenir le premier marché européen de GM dès 2009.
Nous prévoyons déjà qu’il nous faudra peut-être agrandir cette usine
dans deux ans », a annoncé Carl-Peter Forster, directeur de GM Europe.
Jusque là, GM produisait à Togliatti un modèle sur la base du 4x4 Niva
d’Avtovaz, mais les conditions de ce partenariat paraissaient
insatisfaisantes depuis un moment déjà. Le constructeur américain avait
aussi deux sites d’assemblage en faible quantité, à St Petersbourg et à
Kaliningrad avec Avtotor, pour des modèles haut de gamme. Sa logistique
en Russie, d’abord assurée à travers la Finlande, s’était
progressivement concentrée sur St Petersbourg.
Hyundai a lancé le développement
d’un modèle dans le segment C, destiné spécialement au marché russe.
Selon la direction locale de la marque, elle pourrait installer une
nouvelle usine pour produire le futur modèle, dans la région de St
Petersbourg. Le cabinet Deloitte a été mandaté pour travailler sur ce
projet d’implantation. Les ventes des véhicules neufs du segment C
totalisent près de 40% du marché local, tandis que le segment économique
B est responsable de 38% des ventes. Aujourd’hui Hyundai est présent sur
le marché surtout avec modèles des segments économiques, assemblés dans
l’usine Tagaz à Taganrog, dans la région de Rostov dans le sud de la
Russie. L’usine appartient à la holding Doninvest de l’homme d’affaires
Mikhaïl Paramonov. Le partenaire local de Hyundai se plaint
systématiquement d’un approvisionnement insuffisant en kits
d’assemblage, livrés à partir des usines de la marque coréenne. En plus
de cinq modèles de Hyundai, Tagaz assemble aussi des 4x4 de la marque
SsangYong, sous sa marque propre, et un modèle de Chery. Il est aussi
propriétaire de l’usine ROAZ spécialisée dans les bus, à Rostov.
L’entreprise a annoncé dernièrement plusieurs projets d’usine, dont une
de plus dans la région de Rostov et une autre, à Vladikavkaz en Ossétie
du Nord. Ostensiblement politique, ce dernier projet promet d’offrir
jusqu’à 6 000 emplois dans une région chamboulée par le conflit entre la
Russie et la Géorgie en été 2008. Mais le périmètre de ces projets ainsi
que la configuration financière, ne sont pas connus pour l’instant. Les
ventes de Tagaz se sont élevées à 79 620 unités en 2007. Son chiffre
d’affaires annoncé a été de 1,1 milliard de dollars pour la même
période, avec des pertes de 20 millions de dollars.
Continental et Sibur RT pas d’accord sur l’avenir de leur société
commune
L’usine des pneumatiques Matador-Omskshina
a été référencée pour fournir les chaines d’assemblage de la future
voiture Siber de Gaz. Société commune (JV) entre Continental et le local
Sibur RT, elle produit 2,5 millions de pneus par an et équipe déjà les
Skoda de VW à Kalouga et les Logan d’Avtoframos à Moscou, en première
monte. Les dirigeants de Sibur RT ont annoncé leur souhait de porter la
production de la JV à 4 millions de pneus par an. Mais chez Continental
on ne confirme pas ce projet. Compte tenu de l’évolution prévisible du
marché vers les segments supérieurs, l’augmentation de la production de
l’usine Matador-Omskshina spécialisée dans la gamme économique, ne fait
pas partie des priorités. Depuis le rachat par Continental de la
division équipementier VDO de Siemens, qui possède plusieurs usines en
Russie, l’accent est mis sur le développement de ce pôle équipement.
Avtovaz est en train de finaliser
le projet d’acquisition de l’usine d’assemblage IzhAvto à Izhevsk en
Oudmourtie, appartenant au groupe SOK. Le constructeur vient d’obtenir
l’accord du Service anti-monopôle pour ce projet. Les discussions ont
pris près de deux ans, pour aboutir sur un prix de vente proche de 350
millions de dollars. SOK souhaitait obtenir 500 millions de dollars pour
ce site avec une capacité de production de 220 000 voitures par an. Elle
a assemblé 78 802 voitures en 2007, essentiellement des modèles de Kia.
L’endettement de l’usine proche de 100 millions de dollars, ainsi que
l’état de son équipement ont visiblement permis de réduire le prix de la
transaction. Avtovaz compte transférer chez IzhAvto la production de ces
anciens modèles et libérer la place dans son usine de Togliatti pour ses
futures gammes, notamment celles conçues avec Renault. Avtovaz a
d’ailleurs proposé à Renault de participer au financement du
réaménagement d’Izhavto en vue d’y assembler un modèle français, mais
Renault ne se serait pas précipité sur cette offre.
L’argent public pour financer les circuits de distribution
Les ventes des véhicules de
conception locale se sont effondrées dès les premiers jours de la crise.
A tel point qu’en octobre déjà, Avtovaz a accumulé près de 100 000
véhicules invendus, soit l’équivalent de deux mois de production. Et ce
chiffre ne comprend pas les invendus chez les concessionnaires. En même
temps Avtovaz a échoué dans le projet de vendre son réseau de
concessionnaires Lada Service. Sur le marché en panade, persone ne lui a
proposé un prix à la hauteur de ses estimations. Alors le constructeur
de Togliatti s’était fait une raison pour garder ce réseau de 140
concessionnaires et qui assurerait jusqu’à 25% des ventes. Car c’est un
canal de réalisation qui ne peut pas refuser les véhicules du
constructeur, même quand il n’arrive pas à les écouler.
Avtovaz a donc demandé au gouvernement une aide financière d’un milliard
de dollars, pour pouvoir ouvrir des lignes de crédit supplémentaires aux
concessionnaires, selon la raison officiellement invoquée. Le hic, c’est
que les concessionnaires n’ont pas besoin de ces crédits pour vendre
plus, puisqu’ils n’arrivent pas à écouler leurs propres stocks. Donc il
s’agit juste de crédits pour continuer à faire tourner l’usine et
remplir les aires de stockage. En regardant les manœuvres d’Avtovaz pour
obtenir le financement public, et les démarches de Gaz allant dans le
même sens, les dirigeants de l’usine de camions Kamaz ont aussi demandé
de l’aide : un milliard de dollars, c’est manifestement le chiffre
magique pour l’industrie automobile russe. Plus de la moitié de cette
aide sera destinée, cas échéant, au financement des ventes en leasing.
Apparemment les constructeurs russes ont trouvé une astuce pour financer
leurs circuits de distribution avec l’argent du contribuable.
Le « inch-up », vous connaissez ?
C’est la tendance en vogue sur le marché : le remplacement des pneus et
des jantes par une taille supérieure chez les concessionnaires, au
moment de l’achat d’un véhicule haut de gamme. Entre les pneumatiques à
400 dollars pièce et les jantes customisées à 1000 ou 1200 dollars
l’unité, l’option permet aux concessionnaires de facturer 6000 ou 7000
dollars de plus par rapport au prix de vente. Une affaire tellement
intéressante que sur certains modèles haut de gamme, les
concessionnaires ne proposent plus de véhicules sans l’option « inch-up
».
« LE
CONSOMMATEUR VEUT TOUT CONNAITRE DU PNEU QU'IL VA ACHETER !
»
Eric Faidy, directeur général de Michelin
Russie et CEI, cherche à conquérir des parts sur les pneus hiver grâce à
des produits spécialement adaptés au climat local. Inaugurée en 2004,
son usine à Davydovo, à une centaine de kilomètres à l’est de Moscou,
tourne à plein régime.
Auto Franco-Russe : Quelle est la dynamique du développement de vos
gammes de pneus sur le marché russe ? Comment évolue la demande ?
Eric Faidy : La Russie est un pays émergeant qui est important pour nous
du fait de la taille du marché et de sa croissance. Le marche annuel
représente plus de 40 millions de pneumatiques dont environ 35 millions
pour le marché du remplacement. Il croit de 5% à 7% par an et davantage
encore sur les segments que nous ciblons. Nous sommes actuellement
leader sur le marché du pneumatique été et nous progressons très
rapidement sur le marché du pneumatique hiver. Les performances de nos
pneus pour l’été comme pour l’hiver, sont reconnues par la presse
spécialisée à travers les tests qu’elle publie régulièrement. Ces
dernières années, nous avons mobilisé nos bureaux d’études pour proposer
au marché des pneus particulièrement adaptés à l’hiver russe.
Parmi les tendances du marché, nous constatons une forte croissance des
segments premium et hiver. Pour les pneus 4x4, la Russie est le premier
marché européen de loin.
- Que recherchent vos consommateurs en priorité ? Un segment de prix,
une marque, une technicité des produits ou le label « made in France » ?
- La caractéristique principale du consommateur russe est sa curiosité.
Il veut tout connaître du pneumatique qu’il va acheter. Dans notre
jargon nous parlons de «knowlegeable shopper». Dans beaucoup de pays, le
client recherche le prix le plus bas. Ici, il veut savoir ce qu’il
achète. Nous sommes reconnus pour les performances de nos pneus par tout
temps et toute condition climatique et pour les technologies que nous
mettons en œuvre. Michelin en Russie comme ailleurs, c’est l’innovation.
- Comment les pneus fabriqués par les marques occidentales sur place
sont-ils perçus par les consommateurs russes ?
- Au début, le public doutait du niveau de qualité. A tel point qu’en
2005, le magazine automobile «Za Roulem» a voulu comparer des pneus
Michelin fabriqués dans notre usine de Davydovo dans la banlieue de
Moscou, avec des pneus fabriqués en Europe de l’Ouest. Le résultat ne
nous a pas surpris : la qualité était la même ! Nos pneus sont des pneus
Michelin avant d’être des pneus russes ou italiens ou français.
Aujourd’hui tous les constructeurs automobiles mondiaux produisent ou
vont produire ici. Le «made in Russia» ne pose pas problème pour le
consommateur, il fait confiance aux grandes marques qui font leurs
preuves tous les jours partout dans le monde.
- Votre usine a Davydovo produit près de 2 millions de pneus. Est-ce
sa vitesse de croisière, ou bien avez-vous des projets d’agrandissement
?
-
L’usine est aujourd’hui à sa capacité maximum. Elle est destinée à
servir le marché russe et produit une bonne proportion de pneus hiver.
Nous importons également car la capacité de l’usine ne suffit pas pour
servir le marché. Le futur de l’usine dépendra de l’évolution du marché.
Lors de sa visite à Moscou il y a un an, Michel Rollier, notre
président, a déclaré que nous continuerions à investir commercialement
et industriellement en Russie.
- Quels sont vos projets concernant le réseau Tyre Plus ? Sur ce marché
où l’offre est encore faible, quels seraient les services à développer
en priorité, d’après vous ?
-
Nous avons lancé le réseau Tyre Plus en Russie afin d’introduire la
notion de service autour du pneumatique, qui n’était pas développé.
L’automobiliste avait l’habitude d’acheter ses pneus sur un marché en
plein air et se débrouillait pour les monter ou les faire monter
ailleurs. Avec Tyre Plus, nous garantissons la même qualité de service
sur l’ensemble du territoire. A travers des audits réguliers des points
de vente, nous certifions un standard qui correspond aux benchmarks
mondiaux. C’est possible pour le groupe Michelin qui a une très large
expérience de la distribution avec nos enseignes en Europe, aux
Etats-Unis et en Asie et nos milliers de points de vente. Actuellement,
le réseau comprend plus de 100 centres pour véhicules de tourisme et
pour poids lourds. Nous poursuivons le développement de ce réseau en
donnant la priorité à la qualité des nouveaux points de vente plutôt
qu’au nombre d’ouvertures.
- Quels conseils pourriez-vous donner aux équipementiers occidentaux
qui s’intéressent au marché russe ?
- La zone Russie et CEI est très dynamique et mérite que l’on s’y
intéresse de près. Je pense que tous les équipementiers savent que le
marché automobile russe est devenu cette année le plus gros marché
automobile européen. Il n’y a pas si longtemps, le consensus prévoyait
ce changement vers 2011 ou 2012… aujourd’hui c’est fait !
« LES
DOUANES NE SUPPORTENT PAS L'APPROXIMATION ! »
Le dédouanement des
produits à destination du marché russe, demande une préparation
minutieuse. Explications de Serge Kisselevsky, ingénieur commercial
Europe de l’Est chez Daher.
Auto Franco-Russe : Quels sont
les rôles de l’importateur, du transporteur et des autres prestataires
logistiques ?
Serge Kisselevsky : L’importateur est obligatoirement une société de
droit russe. Et il est seul habilité à payer les droits et taxes en
Russie, l’exportateur ne peut pas le faire. Un bureau de représentation
en Russie d’une entreprise étrangère, ne peut pas dédouaner. Votre
importateur doit s’enregistrer auprès d’un poste de douane, selon le
type de produits que vous allez livrer. Certains types de produits vont
passer par un poste de douane particulier. Par exemple, la joaillerie va
transiter par la douane Aktzisnaya.
L’exportateur va fournir à l’importateur une liste de documents formatés
: le certificat d’origine, un ou plusieurs certificats de conformité «
Gost R » etc. Il lui faut s’entourer de spécialistes pour l’obtention de
ces documents. Il y a un cadre général pour ces certificats, mais en
plus, dans chaque poste de douane on va vous demander de faire
apparaître des informations particulières sur les documents. On peut
avoir un dédouanement rapide et efficace, on peut même faire dédouaner
en 24 heures – mais il faut une semaine de travail de préparation ! Les
douanes ne supportent pas l’approximation.
Le transporteur, le transitaire va s’occuper des formalités douanières
et export. C’est lui qui va fournir à l’entreprise une copie de la
déclaration destinée au fisc français.
- La pratique de dédouanement « gris » avec des prix tronqués
est-elle toujours présente ?
- Certains brokers privilégient toujours ce dédouanement « gris »,
opaque. Ceux qui passent par eux, vont peut-être payer moins cher, car
le poids des taxes en Russie est beaucoup plus important qu’en France.
Mais les coûts du dédouanement « gris » augmentent et le risque de se
faire prendre est de plus en plus élevé.
- Quels sont les voies de transport les plus employées ?
- En grande partie, c’est le transport par la voie routière, avec des
camions complets ou du groupage. Les camions passent par la Biélorussie
quand ils transportent des pièces industrielles, ou bien par la Finlande
quand il s’agit des parfums, des produits mode et de tous les produits
susceptibles d’être volés. De par la géographie du réseau routier, la
plupart des trajets passent par Moscou. Jusqu’à l’Oural tout est
transporté par le camion, et parfois jusqu’à Irkoutsk. Au-delà, par le
chemin de fer.
- Et pour des petites expéditions ?
- Nous organisons le groupage routier. Ca fonctionne bien jusqu’à
Moscou, ensuite il y a une re-livraison un peu plus difficile.
- Avez-vous des clients dans l’automobile ?
- Quand Gaz a racheté une ligne de production des moteurs dans la région
lyonnaise, nous l’avons transférée à Iaroslavl. Et nous avons travaillé
pour eux sur la gestion des entrepôts. Nous avons aussi transféré
l’usine Michelin à Davidovo. Nous travaillons aujourd’hui pour les
équipementiers comme Inergy ou Faurecia, toujours sur le marché russe.
- Qu’est-ce qui est le plus difficile sur le marché russe ?
- La période de fin d’année. Il y a plus de fret et moins de camions
disponibles, alors les prix grimpent. Ils pouvaient prendre jusqu’à 20%
ou même 25% de plus en 2006. Mais ils seront sans doute plus sages cette
année.
l
Qui est Daher ?
Daher fait transiter environ 6000
camions vers la Russie. Il travaille aussi sur le Kazakhstan et
l’Ukraine, y compris pour les grands comptes industriels. La filiale de
Daher en Russie possède sa propre licence de broker. L’entreprise offre
aussi la prestation en ingénierie douanière, la recherche des solutions
d’exonération légale des droits de douane et de la TVA, dans le cadre
des exemptions pour les investissements étrangers, par exemple pour le
transfert des lignes de production.
www.daher.com
GOODYEAR
DEVELOPPE UNE GAMME SPECIFIQUE POUR LE MARCHE
L’équipementier
américain entend augmenter sa présence sur le marché grâce à une
production en off-take (chez un autre fabricant mais sous sa marque)
dans un pays voisin. Explications d’Inna Selivanova, directrice
marketing chez Goodyear Russia.
Auto Franco-Russe : Quelle est
la croissance de Goodyear sur le marché russe ?
Inna Selivanova : Nous sommes sur ce marché depuis 1998, et depuis
quatre ans, nous constatons une croissance à deux chiffres. Le segment A
se porte très bien, avec +18% a +22% par an. Mais je pense que sur le
marché russe, le segment A est proche de la saturation. Le segment B
nous permet surtout d’augmenter le volume des ventes. Sur ce segment,
nous sommes en concurrence avec les pneus coréens, japonais, les
"deuxièmes lignes" des grandes marques et aussi la gamme Cordiant de
Sibur Russian Tyres, un pneumaticien local.
La croissance est différente selon les régions, en fonction du niveau
des revenus de la population. Dans certaines régions il y a une demande
forte pour des produits a bas prix. Pour mieux répondre a cette demande
et pour pénétrer les marchés des régions, nous avions créé la gamme
Medeo qui était produite en off-take chez Sibur RT.
- Comment a évolué cette collaboration ?
- Notre collaboration avec Sibur a connu des hauts et des bas. C’était
une histoire compliquée qui a duré près de trois ans. Aujourd’hui elle
est arrêtée. Mais nous n’avons pas abandonné l’idée ! Nous travaillons
avec un partenaire dans un pays de la CEI pour monter une production en
off-take. Cette gamme sera située un peu au-dessus des produits de la
catégorie économique "budget". Je ne peux pas en dire plus pour
l’instant mais le projet devrait voir le jour bientôt..
- Quel est votre modèle de distribution ?
- Nous travaillons avec les principaux grossistes régionaux. Nous
cherchons aussi a développer nos propres ventes au détail. Nous avons
créé une franchise de centres de service appelée Premio. On devrait en
compter près de 70 vers la fin 2008, et le développement continuera
au-delà.
- Quel conseil donneriez-vous aux entreprises occidentales,
intéressées par le marché russe ?
- La Russie est une zone à risque. Les décisions sont parfois difficiles
à prendre, et leur poids financier est important. Mais la situation
change très vite sur le marche russe, il faut adapter sa vitesse de
décision, compresser les délais et savoir prendre des décisions
courageuses. Je sais que ce n’est pas toujours facile pour une
entreprise occidentale avec sa hiérarchie traditionnelle. Et il faut
bien réfléchir au développement de son réseau de distribution. C’est un
poste très coûteux, et il faut avoir un business modèle clairement
défini pour ne pas se tromper.
Fiat va commencer
l’assemblage des modèles Bravo et Grande Punto dans l’usine de son
partenaire Sollers au Tatarstan, vers fin 2009. Aujourd’hui
Sollers (ex-Severstalavto) assemble déjà les modèles Albea,
Doblo et l’utilitaire Ducato. L’assemblage des Fiat Linea devrait
commencer début 2009.
PSA devrait produire son modèle Prologue à Kalouga, parmi
d’autres modèles, à partir de 2011. La première tranche de l’usine
devrait fournir uniquement le marché russe. Après l’extension déjà
prévue, l’usine pourrait livrer à l’exportation, vers des pays voisins
où les besoins et l’attitude de la clientèle sont similaires à ceux sur
le marché russe.
L’usine de VW à Kalouga a fêté la sortie du 50 000ème véhicule
assemblé sur le site, une Skoda Octavia, fin octobre 2008.
Dodge est en pourparlers avec le groupe GAZ pour monter
l’assemblage du modèle Caliber, en faible quantité probablement.
L’allemand MAN étudie l’opportunité d’installer une usine de
camions dans la région de Briansk, dans l’ouest de la Russie.
Daimler négocie pour l’entrée dans le capital de Kamaz.
Selon la presse russe, le constructeur allemand pourrait acquérir
jusqu’à 42% du capital. Près de 38% du capital resteront entre les mains
de l’Etat à travers la holding industrielle Rosstechnologii, qui
est aussi actionnaire majoritaire d’Avtovaz. Kamaz a
produit 52 000 camions en 2007.
Mazda vient d’inaugurer le transport des véhicules par le rail en
utilisant le Transsibérien sur un trajet de pus de 9000 km. Les
convois sécurisés sont partis du port de Zarubino près de Vladivostok
sur le Pacifique, jusqu’au terminal de Mikhnevo près de Moscou. Le
nouvel itinéraire bateau-rail permet d’acheminer les voitures en 18
jours du Japon jusqu’à Moscou, contre 50 jours pour l’itinéraire
classique par bateau jusqu’aux ports européens et ensuite par camion
passant par la Finlande. Le constructeur prévoit d’acheminer jusqu’à un
tiers de ses livraisons par le nouvel itinéraire, plus couteux que
l’ancien. La logistique a été montée par l’entreprise locale
RailTransAvto, filiale de RZD, la société des chemins de fer
russes. Selon la presse, Toyota est en train de tester un
itinéraire similaire.
Le groupe Anvis a entamé le chantier de sa future usine à
Togliatti. Filiale d’Arques Industries AG, l’entreprise fabrique
des dispositifs antivibration pour l’automobile. Prévue pour devenir
opérationnelle en été 2009, l’usine compte fournir les constructeurs
automobiles russes – ce qui explique probablement soin implantation à
côté d’Avtovaz. Le chiffre d’affaires prévisionnel est de 25
millions d’euros en 2012.
Dans une campagne de publicité pour le Ford Focus, son
concessionnaire Genser met en avant la possibilité d'acheter un
véhicule en version « assemblage européen ». Il n’est pas le seul à
insister sur la provenance hors Russie de ses véhicules : le label «
Made in Russia » est toujours perçu par les consommateurs comme synonyme
d’une qualité potentiellement inférieure aux standards internationaux.
Bien que ralenti, le marché russe affiche encore une résistance
surprenante. Les ventes des marques occidentales ont atteint 169 115
unités en octobre 2008, soit une hausse de 9% par rapport au même mois
2007, selon le Comité Automotive de l'Association of European
Businesses qui réunit les constructeurs et équipementiers
occidentaux en Russie. Quand en Europe les ventes accusent une chute de
-6% en France, -8% en Allemagne et jusque à -23% en Grande Bretagne pour
le même mois d’octobre, sur le marché russe la croissance reste
positive. L’augmentation des ventes a été de 36% sur les dix premiers
mois de l’année, par rapport à la même période 2007.
Pendant la chute des ventes ce sont les modèles « économiques » qui ont
affiché les plus fortes baisses en septembre 2008 : - 22% pour les
Ford Focus assemblés à Vsevolojsk, -15% pour Renault Logan
assemblé par Avtoframos à Moscou, - 28% pour Hyundai
Accent assemblé à Taganrog. Destinés à la classe moyenne, ces modèles
s’appuyaient beaucoup sur les crédits bancaires pour les ventes. Or avec
la crise, l’offre des crédits aux particuliers a fondu en premier.
Le gouvernement promet d’augmenter bientôt les droits de douane
pour l’importation des voitures neuves et des occasions de moins de
trois ans, de 25% actuellement à 30%. Les droits pour les camions et bus
d’occasion seront aussi augmentés.
Le pneumaticien Sibur Russian Tyres demande au gouvernement
d’augmenter les droits de douane pour les pneus importés, de 20%
aujourd’hui à 30% pour les pneus voiture, de 15% à 25% pour les pneus
camion. En même temps Severstal Metiz, son fournisseur local de
steelcord, demande au gouvernement de supprimer la taxe de 5% sur sa
matière première, le fil acier spécifique – dont la presque totalité est
importée, faute de production locale.
Plusieurs constructeurs réfléchissent à des projets d’assemblage dans l’Extrême
Orient russe. Dans cette région éloignée des centres de production
automobile, le parc existant compte près de 1,25 million de voitures. Il
est composé à plus de 60% des véhicules d’occasion en provenance du
Japon, avec le volant à droite, selon les statistiques du cabinet
Ernst & Young. Le faible prix de ces importations rend le marché
plus difficile à pénétrer pour les véhicules neufs dans les gammes
économiques. Sollers (ex-Severstalavto) voudrait y
installer une usine d’assemblage des modèles du coréen SsangYong
et du japonais Isuzu. L’industriel local espère économiser sur le
transport des kits d’assemblage de ces modèles qui transitent
aujourd’hui par Vladivostok, le port principal de la région.
Le syndicat de l’usine Ford à Vsevolojsk a attaqué l’entreprise
en justice en réclamant le rappel d’un complément des salaires pour le
travail de nuit. Le syndicat chiffre le rappel à environ 350 000
dollars. Son leader Alexei Etmanov a fait savoir qu’il ne comptait pas
porter le différend au-delà du tribunal. Affilié à la petite centrale
indépendante MPRA-Edinstvo, ce syndicat « maison » chez Ford
est le plus actif dans l’industrie automobile. Après plusieurs grèves,
il passe visiblement à des moyens plus conventionnels de revendication.
« Selon nos estimations, le marché national des composants issus de la
contrefaçon est aujourd’hui supérieur au marché des composants d’origine
», déclarait récemment Frank Detlef Wende, PDG de la holding
Avtokomponenty, lors d’un forum professionnel. L’estimation
pessimiste reflète assez bien la situation de son entreprise,
directement touchée par ce fléau. Le gros de la contrefaçon concerne les
pièces détachées pour les véhicules d’Avtovaz, le principal
client d’Avtokomponenty : près de 30% de la production de la
holding est destinée à la première monte de l’usine Avtovaz, et
encore 20% pour l’aftermarket de la même marque.
Les trois principaux constructeurs locaux, Avtovaz, Gaz et
Kamaz semblent accumuler les impayés auprès des fournisseurs de
l’acier. Selon une information publiée par le magazine Kommersant,
l’usine métallurgique Magnitogorsky-MMK a provisoirement stoppé
ses livraisons à Gaz. Les constructeurs auto de leur côté,
protestent contre les fortes hausses des tarifs pour l’acier laminé
pratiqués par leurs fournisseurs locaux.
Gaz a du arrêter pour deux semaines la chaine d’assemblage des
utilitaires Gazel. Les ouvriers ont été envoyés au chômage technique
avec le maintien des deux tiers du salaire. La chaine a redémarré en
novembre.
Le concessionnaire multimarques Atlant M, un des leaders du
marché national, a annoncé l’arrêt des importations des marques
Brilliance, Changfeng, JMC et Shuanghuan.
Désormais il va se concentrer sur les marques européennes, américaines
et japonaises. Le concessionnaire Incom Avto a fait le même
choix, et pour y parvenir au plus vite, il a bradé les stocks de
SsangYong qui lui restaient. Ce qui a provoqué le mécontentement de
Sollers (ex-Severstalavto) qui assemble les modèles de la
marque coréenne dans son usine au Tatarstan.
Avtovaz prévoit une baisse sensible de ses résultats financiers
dans les conditions de crise. Son bénéfice net annoncé pour les neuf
premiers mois 2008 s’est élevé à 32 millions de dollars, contre 300
millions de dollars pour la même période 2007. Il est probable que le
résultat soit légèrement négatif sur l’année. En même temps Avtovaz
a averti que l’assemblage des petits utilitaires MCV et Van sur la base
de la Logan de Renault, ne commencera pas avant 2011, au lieu de
2010 annoncé précédemment. Le retard est sans doute imputable au manque
de liquidités disponibles.
L’ukrainien Bogdan a interrompu son projet de construire une
usine d’assemblage à Borsk, près de Nijni. Cette usine devait assembler
des Chevrolet Lanos, que Bogdan assemble déjà en Ukraine
pour le marché russe.
- Automechanika : du 3 au 5
mars 2009 à Moscou
Organisée par l’allemand Messe Frankfurt, c’est la troisième édition de
ce salon spécialisé sur l’équipement des garages, le marché des pièces
détachées et des accessoires.
www.automechanika-expo.ru
- Pneus et caoutchoucs : du 10
au 13 mars à Moscou
Ce salon réunira des pneumaticiens locaux et internationaux, des
grossistes, ainsi que quelques fabricants d’équipement industriel
spécialisé.
www.maxima-expo.ru
- The Russian Automotive Industry : du 17 au
19 mars 2009 à Moscou
Une conférence internationale organisée par Adam Smith Institute. Avec
des interventions des principaux acteurs de l’industrie locaux et
internationaux. On y croise le gratin des dirigeants de l’industrie
automobile russe, ainsi que leurs directeurs d’achats.
www.adamsmithconferences.com
Dans
ce numéro d’Auto Franco-Russe, nous vous proposons une revue des
actualités des équipementiers auto de la région de Nijny Novgorod. Cet
article est offert à nos lecteurs par le magazine russe Autobusiness,
une publication économique spécialisée sur le marché automobile et
l’industrie automobile, en Russie et dans les pays de la CEI.
Autobusiness publie dix numéros par an sur papier, pour des lecteurs
russophones ; pour les lecteurs occidentaux, une version électronique en
anglais est proposée sur abonnement.
THE
NIZHNY NOVGOROD REGION
Tosol-Sintez,
which specializes in producing of coolants, brake fluids and car care
products, became the supplier of brake fluid for OAO IZhAvto. The
company has been supplying RosDOT brake fluid for KIA Spectra vehicles
since July 2008. Tosol-Sintez supplies its RosDOT brake fluid to AVTOVAZ,
GM-AVTOVAZ, UAZ, PAZ and MAZ (Belarus) and also other automotive
factories from the CIS. According to Tosol-Sintez, their products have
already been tested at KAMAZ, UZ-DAEWOO and AVTOVAZ.
At the beginning of the summer Tosol-Sintez started producing new
products: antifreeze concentrates X-Freeze Carbox and Classic. The
antifreeze concentrates are intended for making coolants to be used in
any modern cooling systems (including aluminum and alloy) of cars,
trucks and buses. The concentrates are made out of high-quality ethylene
glycol with anti-corrosion, anti-foam, anti-oxidant, anti-cavitation and
lubricant additives.
According to the manufacturer, coolants made with the help of such
concentrates are durable, have high lubricating properties and protect
the cooling system from corrosion and scale formation. The concentrates
are up to the standards of Audi, BMW, Mercedes-Benz, Volvo, Opel,
Volkswagen and also up to the following international standards: ASTM D
3306, SAE J 1034.
The manufacturer has also presented another ‘summer’ novelty: a washer
fluid Chistaya Milya Letnyaya (Clean Mile Summer) to be used in summer.
At the beginning of the current year OAO ZMZ introduced new motor oils
into the ZMZ motor oil range. Among the new products there were: a semi-synthetic
motor oil ZMZ-Master and ZMZ-Professional intended for Euro-2 and Euro-3
ZMZ engines. The new oils were a successful supplement to the ZMZ-Original
and ZMZ-Standard mineral oils for ZMZ petrol engines. These mineral oils
came onto the market on February 2007.
According to the manufacturer, the composition of the new oils was
developed by OAO ZMZ in cooperation with ZAO NAMI KHIM. The oils
underwent all necessary tests to meet the AAI-GSM requirements. The ZMZ
products are up to the SG/CD and SL/CF-4 grades. The oils are soled via
the distribution network of the company.
In February 2008 ZMZ was certified in accordance with the ISO 14 001 –
2007 international standard and obtained the corresponding Environmental
Management Certificate. The Certificate was given on the basis of the
successful results of the certification audit.
According to Vasiliy Dunayev, the Technical manager of Ekosootvetstviye
(the Central Office of Voluntary Ecological Certification System), ‘from
now on there will be no ‘ecological’ obstacles for ZMZ products abroad.
ZMZ was given the go-ahead on all eventual markets’.
The Certificate remains valid till February 2011; however, after half a
year from the moment the manufacturer has got the Certificate, it has to
undergo another surveillance audit.
In July 2008 ZMZ confirmed the validity of conformity certificates for
manufactured engines. These certificates cover petrol 8-cylinder engines
and all versions of these engines and also 4-cylinder engines of the ZMZ-402
family and all versions of these engines. The certificates give ZMZ the
right to sell these engines on the secondary market.
As of today ZMZ got 20 engine models certified, including Euro-3 petrol
engines of the ZMZ-406 family and diesel engines ZMZ-5143 and also about
60 types of spare parts, which are sold via the distribution network of
the company.
Some changes occurred in the warranty policy for engines. According to
the manufacturer, since July 1 2008 the warranty period for Euro-3 4-cylinder
engines ZMZ-405 (2.5 liters) used in Volga, Gazelle and Sobol vehicles
is three years. At that, the warranty mileage for the ZMZ-405 engine
used in Volga cars was set at 100 000 km, in light commercial vehicles –
80 000 km. Since July 1 2008 the warranty period for Euro-3 8-cylinder
petrol engines ZMZ-5231 used in medium-duty GAZ vehicles is set at 2
years or 60 000 km.
Warranty does not cover only petrol engines but also gas engines. At the
same time, the manufacturer des not take any responsibility for defects
caused to engines during installation of the corresponding equipment
into Gazelle and Sobol vehicles.
l
About Autobusiness
Magazine
«Autobusiness» is the unique analytical edition about automotive market
and automotive industry in Russia and the CIS countries.
Contents of magazine «Autobusiness»:
- The analysis of the regional markets
- The analysis of perspective and current demand
- Statistics of sales of cars, trucs, buses, components
- Statistics of manufacture of cars, trucs, buses, components
- Legislative changes
- Forecast
Actual marketing researches in each issue allow to estimate a situation
and to forecast. The subscription to magazine «Autobusiness» allows you
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